Le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, est visé par une peine de prison de plus de 2.000 ans pour des accusations présumées de corruption, alors que le principal parti d'opposition de l'édile stambouliote, le Parti républicain du peuple (CHP), est visé par une procédure de dissolution.
Un procureur turc a requis mardi une peine de prison de plus de 2.000 ans contre le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, accusé de diriger un vaste réseau de corruption qui aurait coûté 3,8 milliards de dollars à l'Etat turc, a annoncé le procureur général d'Istanbul Akin Gurlek, lors d'une conférence de presse.
L'acte d'accusation de plus de 4.000 pages présente le maire d'Istanbul comme le dirigeant du groupe criminel, s'appuyant sur les travaux du Comité d'investigation des crimes financiers, des analyses d'experts et des preuves numériques et vidéos pour avancer que plusieurs hommes d'affaires ont été forcés de payer des pots-de-vin par le biais d'un fonds secret opérant au sein de la municipalité stambouliote.
Reuters n'était pas en mesure de vérifier ces informations de manière indépendante.
La municipalité d'Istanbul ainsi que les avocats d'Ekrem Imamoglu n'ont pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire.
Cette annonce intervient alors que des procureurs turcs ont demandé mardi à la plus haute cour d'appel du pays d'engager une procédure de dissolution à l'encontre du CHP, l'accusant d'être financé par des fonds illicites, selon un document consulté par Reuters.
Ces deux décisions de justice marquent une nouvelle étape dans la répression sans précédent des opposants au président Recep Tayyip Erdogan, Ekrem Imamoglu étant déjà poursuivi par la justice turque pour d'"espionnage politique" et soutien à un groupe terroriste, entre autres chefs d'accusation.
L'édile stambouliote se trouve en prison depuis son arrestation en mars dernier.
Le Parti républicain du peuple, principal parti d'opposition, est dans le collimateur du gouvernement turc alors qu'il s'apprêtait à désigner Ekrem Imamoglu comme candidat à la présidentielle de 2028.
Ekrem Imamoglu et le CHP nient les accusations dont ils font l'objet.
(Reportage Ece Toksabay; version française Zhifan Liu; édité par Augustin Turpin)

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